Alzébel ressemble à un ange ...
« Alzébel est une petite louve blanche comme il y en a tant d'autres dans la forêt. De carrure fine, peut-être même un peu trop, elle semble constamment sortie d'un hivers affamant. Quand ses pattes effleurent le sol et portent son corps, on voit distinctement ses muscles rouler sous son pelage sale, la rendant légèrement plus impressionnante qu'elle ne l'est en réalité. On dit qu'elle a parfois le regard dur ; on dit qu'elle a parfois le regard froid. En réalité, c'est la couleur presque turquoise de ses yeux qui leur donne cet aspect glacial. Mais quand Alzébel sourit, qu'importe la froideur de ses prunelles, tout son être semble s’adoucir et se décontracter. Oui, Alzébel brille. Et c'est ainsi que tous la connaissent. »

… Mais, en elle, sommeille un démon.
« Alzébel est un monstre. Une abomination. Une créature engendrée par la douleur et la haine, promise dès sa naissance à un existence maudite. Alzébel, douce abomination dont même l’éducation des Heaven n’est parvenue à changer sa nature profonde. Elle aurait du être vraiment douce, calme et aimante, à l’image de sa meute envers qui elle est pourtant loyale. Au lieu de ça, elle joue les poupées articulées, se composant des sourires et s’inventant des sentiments. Elle semble fragile. Frêle. Faible. Elle ne représente aucun danger, aucune menace. Pourquoi donc se méfier ? Alzébel, abjection magnifique dont l’avenir ne peut être que sombre. Condamnée à se cacher pour exister, à manipuler pour être aimée. Elle est différente. Pas comme les autres. Dans son sang coule la mort. Le combat. Elle vit pour tuer. Elle le sait ; elle ne peut pas changer. Alzébel, princesse infernale d’un royaume invisible. Elle est rêveuse d’être libre. D’être elle-même. De montrer à tous que l’on peut être maudite sans pourtant être sans-cœur. De ne pas être seule. De ne plus jamais être seule. Parce qu’Alzébel ne veut pas être oubliée. Elle ne veut pas être reniée. Elle ne veut pas être abandonnée. »