Facultatif, vous pouvez nous l'expliquer dans vos rp et journal.

Durant toute mon enfance, je n’ai vu que l’Hiver. La neige, la glace, le froid. Sur ces terres, la vie était dure, mais nous survivions. Grace à notre courage, notre solidarité, notre force de groupe. La Meute était ma famille, au même titre que mes parents et mes frères. Était. Parce qu’un jour tout a changé. Si nous étions totalement capables de faire face à tous les aléas de la nature, ce qui nous est tombé dessus était totalement différent. Bien plus cruel, bien plus mesquin. Des humains.

J’ai difficile à me souvenir de comment tout est arrivé. Les souvenirs sont flous dans mon esprit. Mais la peur et la tristesse, la douleur que j’ai ressentie ce jour-là, ça je m’en souviens parfaitement. Je n’étais qu’une petite louve innocente, comment aurai-je pu imaginer éprouver un jour de tels sentiments destructeurs ?

D’après ce que je peux me rappeler, nous étions hors du camp. C’était la première fois que nous sortions, mes frères et moi. Tout était si beau, si grand,… C’était magique. Nous courions vers l’infini, protégé par les gardiens de la Meute et nos parents, heureux de nous voir si excités. Et puis il y eu ce bruit, et le rêve pris fin.

Je ne compris pas tout de suite pourquoi ce loup est tombé, inerte. Je me souviens qu’on nous a demandé de courir. Une fois que les bruits avaient cessé, nous sommes revenus sur nos pas. Et quand nous sommes arrivés, tout était rouge. Des loups étaient étendus sur le sol, immobiles et le regard vide. Alors que je comprenais lentement ce qu’il s’était passé, les larmes commençaient à couler sur mon pelage. Morts. Ils étaient morts.

Je n’eus pas le temps d’aller beaucoup plus loin. Notre Alpha était arrivé et des loups m’emmenèrent plus loin. Je me suis laissé faire, impuissante. De retour au camp, j’ai retrouvé Arès mais il refusait de communiquer. Enfermé dans son propre chagrin, il ne m’accorda aucune attention. Zarys quant à lui, avait disparu. Ce matin-là, je n’avais pas seulement perdu mes parents. J’avais perdu mes deux frères aussi. En réalisant cela, je me fis une promesse. Je ne réagirais pas comme Arès. Je ne m’enfermerais pas dans mon chagrin, je ne refuserais pas de communiquer. Je serai comme avant. Enjouée et pétillante. Et la vie reprendrait son cours.

Lui, il ne s’en remis jamais. Je m’efforçai de l’aider, je le soutenais autant que je pouvais. Je cachais mon propre chagrin pour ne pas alourdir sa peine. Arès était tout ce qu’il me restait. Je passais beaucoup de temps avec lui, malgré son indifférence. Et un matin il est parti. Sans un mot, sans un au revoir. Il est parti et il m’a laissée. Je ne compris jamais sa réaction. Comment avait-il pu me faire ça ? Je savais qu’il était bouleversé, mais ça n’excusait pas son geste. Rien ne le pouvait. Je l’avais suivi ce jour-là, je lui avais dit que j’avais besoin de lui. Mais il ne s’était pas retourné, il avait continué de marcher et avait disparu.

Je lui en ai énormément voulu. Je lui en veux encore. Je supportais son indifférence en me disant que ça allait passer, qu’il lui fallait du temps. Mais son départ m’a laissé un gout amer. Je ne parvenais pas à accepter son geste. Alors j’ai décidé de le suivre. J’ai décidé de le retrouver coute que coute. Et de lui faire comprendre ce que je pensais de son attitude égoïste. Je suis partie à mon tour.

Ce fut très dur pour moi. La Meute était ma famille et j’ai beaucoup hésité avant de franchir le pas. Mais la rancune que j’éprouvais envers Arès de m’avoir abandonnée était la plus forte et après des adieux éprouvants j’ai suivis ses traces.

Pendant des jours, j’ai été seule. La pluie était passée par là et j’avais perdu les traces de mon frère, je perdais espoir. Comment pourrai-je seulement le retrouver ? J’avais déjà parcouru tant de chemin. Les paysages étaient si différents de ceux de ma terre natale ici. Il n’y avait plus de neige, les proies étaient plus abondantes. J’aurai pu adorer cet endroit si je ne me sentais pas aussi seule.

Et puis un jour, j’ai rencontré un loup. Ca faisait tellement longtemps que je n’avais croisé personne que j’ai été plus qu’heureuse de pouvoir discuter. Quand je lui ai parlé de la Meute et à quel point ça me manquait, il m’a dit qu’il appartenait à une meute lui aussi. Et que si je le souhaitais, je pouvais en faire partie.

C’est ainsi que je suis arrivée dans la Meute des Heavens. Ils m’ont accueillie comme l’une des leurs. J’ai retrouvé une famille, des gens avec qui discuter. J’ai petit à petit oublié la rancune que j’avais pour mon frère, même si j’y repense encore souvent.