• feat. Croc Blanc •

Pister, traquer, surveiller... Les seuls mots d'ordre de l'invisible loup noir, qui passait plus de temps à observer ses victimes qu'à réellement les côtoyer. Cela faisait maintenant quelques jours qu'il était arrivé sur les terres promises de Road Of Freedom et il commençait à peine à prendre ses marques. Il devait rencontrer le dominant de sa future meute pour lui parler de son projet au sein de la harde. Mais avant toute chose, le noiraud voulait en apprendre plus sur son nouveau lieu d'habitation et s'était tout naturellement dirigé vers son prochain territoire.

Après avoir parcouru quasiment la totalité des lieux insolites de sa meute, Varag décida de son propre chef de s'arrêter près d'un lac entouré d'une forêt abondante pour s'abreuver et se reposer quelques heures avant de continuer sa découverte. En s'approchant doucement de la source, le loup resta sur ses gardes pour ne pas se laisser surprendre par quiconque passerait sur le même chemin que lui. Son cou était légèrement abaissé dans la continuité de son corps meurtri. Ses prunelles d'un marron prononcé ne cessèrent d'examiner chaque recoin de végétation et sa queue traînait inlassablement derrière lui. Brusquement, il marcha sur un bout de bois qui craqua sous son poids. D'instinct, il s'arrêta et sortit ses crocs, visiblement prêt à en découdre avec le moindre individu qui sortirait des fourrées. Il resta ainsi quelques minutes avant de reprendre sa traversée, se rapprochant de l'eau.

Une fois arrivé, il baissa son museau près du liquide et en but quelques gorgées. Son corps semblait se remplir à chaque mouvement. Le prédateur sentit ses veines se gonflaient et s'hydrataient grâce à l'élément. Une fois déshydraté, il se rapprocha d'un énorme buisson de houx qu'il détermina comme cachette. En boule dans la végétation, Varag ferma lentement les yeux pour se reposer quelques minutes, voir quelques heures. Il garda cependant ses oreilles arrondies aux aguets.

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• feat. Croc Blanc •

Le repos fut de courte durée pour notre jeune loup. Il avait duré 20 minutes, tout au plus. La venue du nouvel individu ne lui avait pas échappé. Le noiraud avait d'ailleurs ouvert un oeil brièvement pour l'observer en train de s'abreuver. Son odeur lui était complètement inconnu et il ne pouvait pas deviner à quelle meute il appartenait. Pendant plusieurs minutes, Varag veilla à faire mine d'être toujours endormi pour éviter au mâle de se méfier de lui. Manque de chance, il semblait l'avoir repéré également puisqu'il ne quittait plus des yeux le corps d'apparence inerte de l'Hurricane. Celui-ci marqua sa présence par un soupire, mettant fin à sa mascarade.

Se levant doucement, il prit tout de même le temps de s'étirer avant de sortir du buisson. Le regard rivé sur le gris, il paraissait peu sociale. La méfiance s'installa rapidement, l'obligeant à serrer son épaisse queue entre ses cuisses. Son expérience lui avait appris à se méfier des autres loups, d'autant plus des mâles. Combattre ne lui faisait pas peur et il avait dû se confronter à plusieurs individus redoutables depuis sa naissance, choses qui avaient profondément influencé le caractère du prédateur. Ses pensées étaient complètement neutre à l'encontre de l'autre loup, même si ses agissements pourraient faire penser le contraire.

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• feat. Croc Blanc •

Toujours le regard rivé sur l'autre individu, le noiraud parut de plus en plus méfiant. Il abaissa sa tête lentement, la ramenant près de son poitrail musclé. Rebroussant sa lèvre supérieure, il laissa apparaître une de ses canines, visiblement très bien taillée. Le prédateur ne connaissait pas encore quelqu'un sur le territoire et n'avait pas réellement commencé sa traque pour en apprendre plus sur les habitants. Il se disait qu'il allait avoir le temps de le faire, au vu de son âge et de son arrivée récente. Sous la brise, le loup sentit ses poils se mouvoir sous son passage, ce qui le figea encore plus. Il tentait de ne rien laisser paraître - hormis sa méfiance -.

-Bonjours nouveau Hurricane, n'ai pas cette méfiance envers moi, je suis Croc-blanc, et je fais partis du même clan que toi. Je suis le futur Dominant de notre meute. Quel est ton nom honorable traqueur ?

Varag sembla se détendre pendant un court instant, mais il n'en était rien. Il avait l'air d'avoir affaire à son chef de meute, mais il n'était pas du genre à se soumettre aussi facilement. Le noir avait choisi les Hurricanes pour les côtés familial et solitaire à la fois. Malgré le respect qu'il témoignait à l'être qui était en face de lui, aucun mot ne sortit de ses lèvres. Il se contenta de s'abaisser légèrement, une patte plaquée au sol en témoignage de politesse envers son futuredominant. Il faudra du temps à Croc-Blanc pour en apprendre plus sur le loup qui était en face de lui, enfin, s'il le voulait.

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• feat. Croc Blanc •

N'ayant pas réellement envie de rester figer de la sorte pendant plusieurs heures, l'Ombre imita son dominant, s'asseyant à quelques mètres de lui. Toujours prêt à bondir en cas de besoin, il ne cessait de jeter des coups d'oeil à son soit-disant allié. Même s'il ne semblait pas vouloir faire connaissance avec ce dernier, le loup n'en restait pas moins solidaire, prêt à l'aider en cas de pépins. Oui, lorsqu'il s'agit de quelqu'un de sa meute, Varag était prêt à tout, quitte à risquer sa vie pour leur venir en aide. Il faudrait lui apprendre à flairer l'odeur des Hurricanes, mais pour ça, il lui fallait du temps.

Pour l'heure, il s'imprégna de l'odeur de Croc-Blanc, pour pouvoir s'en souvenir en cas de besoin. Il planqua ses oreilles contre sa peau froide et serra sa queue, encore une fois, contre lui. Dans cette position, il semblait avoir plus chaud. Au fil de sa vie, il avait été habitué à un climat plus tropical et le vent qui soufflait aujourd'hui le gênait énormément. Mais il devrait s'y faire, s'il voulait réellement vivre ici.

Les minutes parurent longues dans la vallée. Le silence se faisait de plus en plus pesant, ce qui ne déplaisait pas au jeune prédateur. Son regard était dirigé en face de lui, à la conquête d'un moindre animal qui pourrait satisfaire sa faim, quand, soudain, deux lièvres passèrent à quelques mètres des deux Hurricanes. Varag, comme par instinct, avertit l'autre mâle d'un coup de tête. Il ne tardait pas à se relever gracieusement, les sens en alerte. Ils n'auraient le droit qu'à une chance, une seule.

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